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Le News de Margot
16 novembre 2015

Sarkozy entre deux chaises

Pour que même Jean-Christophe Cambadélis se félicite d'une prise de position du président du parti Les républicains, c'est qu'il a dû se passer quelque chose. "Je préfère le Sarkozy d'aujourd'hui à celui d'il y a huit jours", a lancé le patron des Socialistes sur iTélé. Et effectivement, en regardant de plus près les déclarations de l'ancien président de la République sur la Grèce, on note une réelle inflexion pour ne pas dire une volte-face à propos de la sortie de crise avec Athènes. Avant le référendum, Nicolas Sarkozy prend la parole dans le Monde. Au-delà des critiques très dures (qu'il répète sans cesse) à l'encontre d'Alexis Tsipras, le patron de la droite tient des propos définitifs: "la Grèce s'est suspendue d'elle-même de la zone euro", affirme-t-il comme si tout était joué. Et le voilà qui, mercredi soir sur le plateau de TF1, affirme que le Grexit n'est pas une solution. Comme François Hollande a pu le dire, "tout doit être fait pour trouver un compromis", ajoute même l'ex-chef de l'Etat pour revenir à une position qu'il tenait quant il était à l'Elysée. Sarkozy n'a plus aucune pitié pour la Grèce par LeHuffPost Ce changement de pied entre une position très dure un jour et plus conciliante le lendemain illustre en fait le grand écart que s'impose le probable candidat à la succession de François Hollande. Comme si, depuis qu'il est revenu au centre du jeu durant l'automne 2014, Nicolas Sarkozy cherchait toujours le bon dosage entre les trois figures qu'il incarne. Pas facile en effet de jongler entre la casquette de chef de l'opposition tel que sa fonction le désigne, celle de futur candidat à la primaire de droite et enfin celle de chef d'Etat qu'il a été et aspire à redevenir. Ce mercredi 8 juillet est un bon exemple des difficultés qu'a Nicolas Sarkozy à se positionner. Au moment où il reprend une position mesurée sur la crise grecque avec un discours ferme mais ouvert comme un homme d'Etat peut le faire, il signe une pétition polémique sur le très conservateur hebdomadaire Valeurs actuelles. Aux côtés d'Eric Zemmour ou Alain Finkielkraut, il s'engage pour "sauver les églises de France" d'un péril islamiste. Sauf que ce texte a été écrit en réaction à une proposition dont l'auteur a lui-même dit qu'elle n'était pas d'actualité. Il n'est pas question en effet comme avait pu le laisser entendre Dalil Boubakeur de demander aux responsables de l'Eglises de prêter des édifices pour le culte musulmans. "Pour nous, le sujet est clos. Le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, avait démenti lui-même cette idée, précisant qu'il s'agissait d'un quiproquo lors de son interview avec Jean-Pierre Elkabbach", déplore Anouar Kbibech, président du Conseil français du culte musulman dans Metronews. "Avec sa tribune dans Valeurs actuelles, Nicolas Sarkozy envoie un nouveau signe à la droite extrême et réactionnaire", dénonce pour sa part le député socialiste Yann Galut pour qui l'ancien chef de l'Etat s'est lancé dans une course à l’échalote avec l'extrême-droite. On peut en effet noter qu'aucun autre candidat à la primaire de droite n'a pour le moment jugé utile de signer le texte, conférant à Nicolas Sarkozy l'image la plus conservatrice et la plus droitière de tous les challengers à François Hollande. Mais le président du parti Les Républicains apporte aussi lui-même des arguments à cette théorie. Depuis qu'il a repris la tête de sa famille politique, il a changé d'avis sur au moins deux sujets marquant une nette droitisation, donnant l'impression de naviguer à vue. Tout d'abord le droit du sol. Alors que pendant la campagne présidentielle de 2012, il affirmait à la télévision: "Je suis pour le droit du sol. Nous le garderons. J’ai été tout à fait constant sur cette position, même quand cela peut nous poser des problèmes. Le droit du sol, c’est la France." Mais désormais, son discours a changé. "Faut-il remettre en cause le droit du sol? Cette question, incontestablement, peut se poser", a-t-il déclaré le 13 juin, posant ainsi une question à laquelle le Front national répond depuis bien longtemps.

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